Qu'avril bourgeonne
Revenant chaque an nouveau
Dernière trace d'un cycle
Perçu par ceux qui votent
Hier à l'extrême-gauche
Ici à l'extrême-droite
La constance du milieu
Que mai résonne
Tambour battant chaque an nouveau
Offrande de ressources fossiles
Prétexte de vidange
Dans la nature anarchisante
Insensible aux idées
Insensible au rangement
Que juin jauge la faim
Plaquée contre la faux
D'un spectre qui arbore
Les fanions du passé
Dans un lopin d'orties
Les garrots sont posés
La gerbe est tarie
Que juillet repose en paix
Sous les feuillages épais
Près des filles qui crient "toi"
Des passants qui pensent 'tue"
L'été débute en mini-jupe
Puis trébuche dans le bus
L'inconstance du milieu
Qu'août nous délivre du doute
Chaque an nouveau à son image
Le renversant devant nos yeux
Jusqu'au déni de la vision
Le jour décline puis revient
Un matin à l'Est
Demain vers le Sud
Que septembre vendange
Les vies fanées de sa faucille
Issues d'un rêve étranger
Historiquement disqualifié
Gisant dans le réel
Glissant sur la beauté
Immobiles et factuelles
Qu'octobre lève l'opprobre
Dans le repos de l'âme saignée
Qui erre entre deux mondes
Encore hors de portée
Volant un flou baiser
Revomi l'heure suivante
La constance de l'extrémité
Que novembre innove
Qu'il voit ce qui se tait
Et ce qui tient la barre
Dans le calme harassé
D'une ville de différences
Brouillant toute impression
Jusqu'au repli du ventre
Que décembre dévale
Neigeux un seul jour
Enivré du pouvoir
De bourreau de l'année
Dans sa hotte, la hache
Attend la main décidée
A vider le mauvais sang
Que janvier jeûne et venge
L'otage d'un sabbat charnel
Qui obtient sous patience
Une récompense non espérée
Les rires fous se heurtent
Dans un nid de souris
Où assourdir la ville
Que février surnage
Vaillante charpente flottée
Voilant les fonds du regret
Les tombants fragmentés
Où l'espèce pleure d'ivresse
Miroir sot de l'essence
L'inconstance de l'extrémité
Que mars laisse des traces
Chaque an nouveau comme le dernier
Embrayant séismes et caresses
Suppurations d'anniversaires
Les morts ont emporté l'heure
L'amour se confond avec l'or
Le triomphe de la volonté
Um comentário:
chaque poème nouveau comme le dernier
(l'indépendance du triomphe
et le triomphe de la liberté)
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