20090225

ceci n'est pas un

c'est comme ça qu'on commence une belle soirée:
les mots aveugles sans oreilles où se coucher
les pensées vides par terre
l'étrangeté du salon vide
on réclame impunément notre droit d'inexister

c'est comme ça qu'on pourrit une belle soirée:
faire en sorte qu'on puisse tout comprendre
raconter des blagues sans réussite
l'étrangeté du salon inanimé,
le manque d'âme d'un mot qui se répète
on se régale bêtement des plaisirs à moitié

(trésor du monde:
allons nous cacher dans les églises
où l'on trouve de l'or
l'angoisse du passé.
trésor du siècle:
j'aurai cru donner aux mots un autre sens
dans un poème inachevé.)


Feijão des chiens

Pourquoi ne dirait-on pas n'importe quoi ?
Sept références flottant comme des cadavres
Des cris de sorcières au bûcher
Un homme se tait

Tango
On accueille la relève

Il faut aller de toute façon contre la génération précédente
Alors quoi s'interdire ?

Prendre des drogues
N'importe
Tango
Valse autrichienne
Ils dessinent Mahomet
D'autres tonnent un hymne
Passent au massacre
Un homme se tait

Pourquoi ne dirait-on pas n'importe quoi ?
Le poison adoucit nos langues
Incontinents en fleur
Le jour revient

Tango
Tango bordel
Attack Soviet
Encore
Baiser les pères
Buter les chiens

20090224

not mine.

sorrow thoughts this morning
flies an ancient room
- now it must've been years, they say,
no one sleeps in here -,
and i say - paradise.

lovely thoughts this summer
too much brain no track
- no one left no tear, they tremble,
must we make it clear -,
and i say it must be paradise.

have you seen those dreamers
too much words not mine
- no one brought us flowers, i listen,
love it lost us years -,
and i found my paradise.

20090220

Asile

Mère muqueuse
Coeur bouche et sphincter
Poitrine cousue de viscosités mauves
Qui est là pour toujours
Fouilleuse de tétines
Diagonale dans l'absence
Ne pas chercher ses mots
Silence égale défaite
Mère porteuse
Féconde
Mère oignon vénérien
Attrape et redresse les hanches de ses clônes
Dans le plomb
L'urgence
Fille des chimères de filles
Valkyrie assoupie
Tous les coups la retiennent
Et personne ne l'appelle
Vieille depuis la veilleuse
Ranimée dans un pli
Génitrice oubliée, écartée, vêtue de blanc
Etoile d'asile
Mère qu'on appelle encore maman

Zombi

On m'a vu renifler les derrières comme un chien
On m'a vu couvert de sauce et parlant inuktitut
On m'a vu foetus, vieillard et Harpo
On m'a vu dans les creux ridicules de mon it
Et on m'a vu
A sweet confusion from my mind
Je ne parlerai jamais de ce que vous avez vu, c'est sans importance pour la suite
La suite ? Rêves égarés dans un nimbus, saturations ouatées, lumières de feu. Ce n'est plus de la poésie, c'est de l'Art. Effarante illusion. Car l'Art se tient déjà entre mes oreilles, mes pouces, mes globules. Imitation. Quelqu'un veut de moi quelque part, mais je ne peux l'atteindre. Comme un pétrolier qui lève l'ancre. Rien à voir avec la souplesse du bus, du train ou de l'avion. Muet, aveugle et sourd.
My darkness is gone
Pute l'amour
Pute les putes de l'amour
Pute viciée l'affection
Pute de solitude
Je ne parlerai jamais de ce que vous avez vu, je ne veux pas de souvenir
Souvenir de quoi ? De nos innocences pendues à leurs laisses ?
Like some rag toy
Please let me go home