20120316

Solitaires

Soyons solitaires, soyons véritables
Soyons sincères puisque nous le savons
L'autre n'est pas à table
Il est au fond de l'air
Parti sur un vaisseau

Soyons solitaires, créons à nouveau
Soyons détestables, soyons vénérables
Sans nous soucier du son du sable
Au fond de nos cerveaux
L'autre n'est pas à table

Soyons solitaires, soyons contestables
Soyons intolérants au jour
Soyons solidaires
Pauvres de lumière
Pauvres de pluriel

Soyons solitaires, soyons oubliés
Soyons solitaires, soyons pardonnés

20120221

Quatrième génération

Tordus dans les hélices d'une rotative noire
Le premier se permet de se sentir petit
Le second se permet de se sentir rempli
Le troisième se permet de manger de la terre
Mais recrache et s'en va
C'est une entière nouvelle génération

Suspendus à des crochets d'acier luisant
Le premier se permet de haïr son père
Le second se permet de haïr la paix
Le troisième se permet de n'en avoir rien à faire
Mais sa gueule incontinente bave
C'est une entière nouvelle génération

Friture sur la ligne, décroche le combiné, combine les crochets, sniffe à s'effriter

Mal répartis dans les failles de l'Histoire…
Le premier s'appelle Bertrand et ne devrait pas être là car son papa est un homme important mais les circonstances demandent parfois le sacrifice et le sacrifice précipite les circonstances et Bertrand en replaçant sa mèche par-dessus son oreille dévie d'un quart de pouce de la trajectoire bis qu'aurait pu/dû prendre son destin et reçoit en pleine vue le nom de Dieu et l'infernale boue de Vérité qui va avec, puis expire une fois.
Le second s'appelle Hamed et tente d'appeler son avenir depuis une cabine à pièces du siècle dernier mais le bruissement de la machine produit par l'inclusion malaisée d'une monnaie de deux plus large que la normale le fait entrer en contact télépathique avec le Grand Caïman qui jure vengeance depuis sa cage.
Le troisième s'appelle reviens et s'engage à revenir.
C'est une entière nouvelle génération

20120130

le spleen d'ornano

décidons de mettre nos rêves
sur une table
ne pas voir le monde mourir
ne pas mourir devant
des images cauchemardesques
décidons de choisir nos rêves
éloignons-nous

chaque mot
toute la description
l’incompréhension devant
l’abîme que représentent les mots
chaque rêve

et comme une vague de poésie
atteignant la terre ferme
embrassant une poignée de sable
rêvons