20090706

Jasmins

La poésie, camarade
C'est ce moment où tout semblait égal
J'aurais forgé en solitude
Dos au levant
Les rythmes que le monde pourrait m'envier

La poésie, ma mère
La dernière décrochée
À qui j'ai pensé en premier
Tes yeux flottaient si loin du coeur
Je ne pouvais plus les aimer
J'y pense encore
Quand je m'efforce de penser

La poésie, petite madeleine
Ma brésilienne de 16 ans
Apprentie, pas sérieuse
Mais plus sérieuse que ma guitare
Je te perds fiancée
Au cousin de l'amour
Je l'ai bien mérité

La poésie, fleur indigne
Je ne dirai rien du mal maudit d'adolescence
Je ne parlerai pas

La poésie, astre sauvage
Tu files, tu rends, tu massacres mon ventre
Alors que la vérité meure
Dans son déguisement d'erreur
Je l'enfiles pour l'expérience
Réveillé en sursaut par mon extrême violence
Je t'aime pour toujours

La poésie, mon double
Mon os mitoyen
Ma caresse impuissante
Ma suppliante fission
Je ne dirais jamais ton nom
Je t'aime pour toujours

La poésie, femme étrangère
Happée par les pores du monde
Attendue trépignant, exaucée à l'usure
Et devenue le jour suivant
L'or enclavé de mon futur
Je t'aime pour toujours

La poésie, camarade
Tu me traverses sans me voir
Tu me retiens sans m'effacer
Je ne suis plus miroir, mon histoire dévale
Je suis malade comme Sunnymoon
Je pleure des nuits de satiété
Je pleure pour vous, mes chers amours
Mes jasmins entêtés
Ma poésie, mes chers amours